Kering : la relance de Gucci tarde à convaincre malgré un léger mieux au T3 2025

Le marché du luxe continue de se chercher un second souffle.
Et au sein du secteur, Kering reste sous les projecteurs — pas pour ses records, mais pour sa capacité (ou non) à relancer Gucci, son moteur historique, encore fragile.
Le groupe a publié un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros au troisième trimestre, en repli de 10 % en données publiées et de 5 % à taux constants.
Pas de catastrophe, mais pas de miracle non plus.
L’essoufflement ralentit, sans qu’on puisse encore parler de reprise solide.
Gucci : la lente reconstruction
C’est évidemment la partie du groupe que tout le monde scrute.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
–18 % en publié, –14 % à taux constants.
Gucci reste en zone de turbulence, même si la direction souligne une amélioration séquentielle d’environ 10 points par rapport au trimestre précédent.
Le trafic reprend doucement, notamment en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest.
Mais les ventes restent encore sous pression, surtout en Asie.
Les nouveautés — notamment dans la maroquinerie — plaisent, le mix produit s’améliore, et le pipeline des lancements s’annonce chargé pour le T4 avec la nouvelle collection La Famiglia.
Mais pour l’instant, on parle d’une stabilisation fragile, pas encore d’un redémarrage.
Saint Laurent et Bottega : les bons élèves
Chez Saint Laurent, la situation est plus nuancée.
Le chiffre d’affaires recule de 7 % en publié et 4 % à taux constants, mais les ventes en boutiques à prix plein se tiennent bien, notamment aux États-Unis.
Les collections ont été bien accueillies, les chaussures et le prêt-à-porter progressent, et le recentrage sur les produits phares commence à porter ses fruits.
Bottega Veneta, elle, confirme son rôle de pilier de stabilité.
Quasiment stable en publié (–1 %) et en croissance de +3 % à taux constants, la marque continue d’attirer une clientèle haut de gamme fidèle.
Les nouveautés comme le sac Campana ou les collections de prêt-à-porter soutiennent la croissance, avec une stratégie de valeur qui séduit les marchés occidentaux.
Les autres maisons : amélioration discrète
Les autres maisons (Balenciaga, Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Pomellato, Qeelin…) affichent une croissance modeste de +1 % à taux constants.
Le segment “soft luxury” (mode et accessoires) se redresse légèrement, mené par Balenciaga et Brioni, tandis que la joaillerie poursuit sa progression régulière.
Dans un contexte de ralentissement du luxe mondial, cette résilience mérite d’être soulignée.
Les régions : Europe et Amériques en soutien, Asie à la peine
C’est l’autre fait marquant du trimestre :
le rebond vient des marchés occidentaux.
L’Europe de l’Ouest affiche une bonne dynamique, portée par la clientèle locale et les touristes européens.
Les États-Unis se montrent étonnamment solides — un signal encourageant après des trimestres difficiles.
En revanche, l’Asie reste le talon d’Achille, avec un trafic encore irrégulier et une demande chinoise qui n’a pas retrouvé sa vigueur d’avant-crise.
Le groupe souligne néanmoins une amélioration progressive de la fréquentation en boutique et une bonne résistance du panier moyen.
Le pari de la transformation
Depuis plusieurs trimestres, Kering est en phase de transition.
Entre la refonte de Gucci, la montée en puissance de Bottega, l’alliance stratégique avec L’Oréal dans la beauté, et la prise de participation dans Valentino, la maison redessine son futur.
Ces choix prennent du temps, et les marchés — impatients par nature — commencent à se lasser.
Mais le message de la direction est clair : la transformation n’est pas cosmétique.
Elle vise à reconstruire la désirabilité des marques sur le long terme, quitte à sacrifier un peu de croissance à court terme.
Mon Avis
Ce trimestre ne redonne pas confiance, mais il redonne un peu d’air.
Kering n’est pas encore sorti de l’ombre, mais la dynamique s’améliore, et la base de comparaison devient plus favorable.
Le vrai test, ce sera 2026.
Quand la nouvelle ère de Gucci aura pleinement pris forme, et que les initiatives beauté et Valentino commenceront à se traduire dans les chiffres.
Pour l’instant, Kering reste un pari de conviction, pas encore une évidence.
Mais dans un marché du luxe en phase de digestion, c’est souvent là que naissent les meilleures opportunités.
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