🥃 Pernod Ricard, l’élégance française face au coup de froid mondial des spiritueux

Symbole du savoir-faire français, Pernod Ricard est depuis des décennies l’un des ambassadeurs les plus prestigieux des spiritueux haut de gamme.

De Jameson à Chivas Regal, en passant par Martell, Absolut ou Perrier-Jouët, le groupe règne sur un portefeuille unique, distribué dans plus de 160 pays.

Pourtant, la publication du chiffre d’affaires du premier trimestre 2025/26 a fait l’effet d’une douche froide :

-7,6 % en organique et -14,3 % en publié.

Un recul marqué, amplifié par la faiblesse du yuan, du dollar et de la roupie, mais surtout par la contraction des marchés chinois et américains, historiquement les deux piliers du groupe.

Faut-il y voir un simple trou d’air… ou le signe d’un essoufflement plus profond ?

Regardons cela de plus près.

Pernod Ricard tire 49 % de ses revenus d’Europe, 30 % d’Asie et 21 % des Amériques — une répartition qui lui permet en théorie d’amortir les chocs régionaux.

Mais en pratique, le ralentissement simultané de ses deux locomotives, la Chine et les États-Unis, pèse lourdement sur la dynamique du groupe.

En Chine

Les ventes plongent de -27 %, impactées par un climat économique morose, un moral consommateur affaibli et une contraction du canal On-Trade (bars, restaurants, événements).
Le Cognac reste particulièrement touché, même si certaines marques comme Jameson continuent de croître.

Aux États-Unis

Les ventes reculent de -16 %, pénalisées par des ajustements de stocks et un marché des spiritueux à l’arrêt.
Bonne nouvelle néanmoins : les ventes finales aux consommateurs se rapprochent de la moyenne du marché, signe d’une possible stabilisation à venir.

En Inde et marchés émergents

L’Inde, malgré la hausse des droits d’accises dans certains États, reste un moteur structurel (+3 % ce trimestre).
La Turquie, l’Afrique du Sud et le Japon affichent des croissances solides, confirmant la résilience du modèle international.

👉 En clair : la base du modèle reste saine, mais la zone premium mondiale traverse un cycle d’ajustement.

Les chiffres le confirment : 2025/26 sera une année de transition.

Le groupe mise sur une reprise graduelle au second semestre, grâce à un redressement progressif du Travel Retail et à la normalisation des stocks en Chine et aux États-Unis.

Sur le plan structurel, Pernod Ricard conserve de très bons fondamentaux :

• Chiffre d’affaires 2025 attendu à 10,9 Md€, en léger recul, avant un rebond à partir de 2026.

• Marge nette stable autour de 15–16 %, soutenue par un contrôle rigoureux des coûts.

• Objectif d’efficacité opérationnelle de 1 Md€ entre 2025 et 2029.
  
  

Le groupe continue d’investir environ 16 % de son CA en marketing et innovation, maintenant la désirabilité de ses marques malgré la conjoncture défavorable.

Sur le plan boursier, la correction de plus de -30 % sur un an a radicalement changé la donne.

Le PER 2025 est tombé à 13x, très en dessous de sa moyenne historique (32x sur 10 ans).
Le rendement du dividende dépasse 5,5 %, avec une politique de distribution stable à 70 % des bénéfices.

Les comparables (Diageo, Rémy Cointreau, Heineken) restent sur des multiples bien supérieurs.

Autrement dit : le marché price aujourd’hui un scénario durablement pessimiste, ce qui pourrait ouvrir une fenêtre d’opportunité pour les investisseurs contrarians.

La beauté du modèle Pernod Ricard, c’est sa résilience financière.

Même en période de ralentissement, le groupe conserve des marges élevées et une structure de bilan solide.

🔸 Une dette maîtrisée et un levier modéré

La valeur d’entreprise/EBITDA est descendue à 9,5x, en ligne avec ses pairs, et la société génère chaque année plus de 2 Md€ de cash-flow opérationnel.
Cette génération de trésorerie permet de financer à la fois ses dividendes généreux et ses investissements stratégiques sans alourdir sa dette.

🔸 Une politique de dividende exemplaire

Le dividende est stable à 4,7 € par action depuis 2023, avec une légère hausse prévue à 4,71 € d’ici 2028.
Le taux de rendement est passé de 2,3 % à plus de 5,5 % en seulement deux ans — un signal fort pour les investisseurs en quête de revenus réguliers.

🔸 Capacité de rebond à moyen terme

Le plan d’efficacité lancé jusqu’en 2029 devrait améliorer la conversion cash à 80 % et soutenir une hausse progressive de la marge opérationnelle.

La situation actuelle est difficile, mais le socle financier de Pernod Ricard reste exceptionnellement sain.

Malgré un début d’exercice difficile, le marché n’a pas tourné le dos à Pernod Ricard.

Sur les 19 analystes qui suivent le titre, la recommandation moyenne reste à “Accumuler”, ce qui traduit une confiance prudente dans la capacité du groupe à redresser la barre au second semestre.

🔍 Détail des recommandations

• 🟢 5 analystes recommandent d’acheter

• 🟡 11 conseillent de conserver

• 🟠 2 recommandent d’accumuler progressivement

• 🔴 1 seul préconise de vendre
  
  

Un consensus donc largement neutre à positif, caractéristique d’une phase de marché où les investisseurs attendent des signes tangibles de stabilisation avant de revenir massivement sur le titre.

💰 Objectifs de cours

• Objectif moyen : 105,9 €, soit un potentiel haussier de +27 % par rapport au cours actuel (83,38 €)

• Objectif haut : 156 €, soit +87 % de potentiel

• Objectif bas : 83 €, au niveau actuel du marché
  
  

Autrement dit, le risque de baisse paraît désormais limité, tandis que le potentiel de rattrapage reste significatif si les tendances sur la Chine et les États-Unis s’améliorent.

Ce consensus reflète une vision équilibrée :

Les analystes considèrent 2025/26 comme une année de transition, mais anticipent un rebond structurel sur 2026/27 avec le retour de la croissance organique et la montée en puissance du plan d’efficacité opérationnelle.

Graphiquement, Pernod Ricard est dans une tendance baissière bien établie, mais les signaux de stabilisation se multiplient.

🔍 Contexte & configuration

En vue hebdomadaire, le titre évolue sous une oblique baissière active depuis 2023, après un long cycle de distribution.
Les cours testent actuellement la zone de support des 82–84 €, correspondant à des plus bas de 2014 et à une zone de polarité historique.

La moyenne mobile 200 semaines reste au-dessus, vers 155 €, matérialisant la résistance de long terme.
Les volumes récents suggèrent un regain d’intérêt sur ces niveaux, ce qui pourrait annoncer une tentative de rebond technique.

📍 Niveaux clés

• 🛡️ Support majeur : 82 € (zone actuelle de test)

• 🚧 Résistance intermédiaire : 100 € (seuil psychologique et borne haute du range)

• 🎯 Objectif supérieur : 115–120 € (retracement technique)

• 🛑 Invalidation : clôture hebdomadaire sous 80 €
  
  

📈 Plan de trading (scénario haussier)

✅ Condition d’activation : reprise au-dessus de 90 € avec volumes haussiers
🎯 Objectif 1 : 100 €
🎯 Objectif 2 : 115 €
🛑 Stop loss : 79 € en clôture hebdomadaire

Cette configuration reste risquée à court terme, mais le ratio rendement/risque devient attractif sur un horizon de 6 à 12 mois.

Une cassure nette au-dessus de 100 € pourrait valider le début d’une phase de stabilisation durable après plus de 2 ans de correction.

⚠️ Points de vigilance

• Marchés chinois et américains encore fragiles.

• Hausse possible de la volatilité sur les publications trimestrielles.

• Effets devises toujours défavorables à court terme.

Pernod Ricard entre dans une zone clé : valorisation redevenue attractive, rendement élevé, et base financière solide.
Le redressement ne sera pas immédiat, mais pour les investisseurs patients, les niveaux actuels pourraient représenter le point d’entrée d’un cycle de redressement long terme.

Pernod Ricard traverse une phase de turbulence, mais son modèle reste profondément solide :
un portefeuille de marques iconiques, une gestion rigoureuse, un rendement record, et une visibilité stratégique jusqu’en 2029.

C’est une valeur de qualité temporairement délaissée — un pari de patience plutôt qu’un trade de momentum.

Cet article a été rédigé à partir des données et graphiques fournis par Zonebourse, la plateforme la plus complète pour analyser les actions, suivre les ratios clés et même répliquer des portefeuilles performants — qui affichent depuis le début de l’année +34 % en Europe, +28 % aux États-Unis et +55 % en Asie-Pacifique.

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